HRP: Haute Route Poudreuse – 1ere partie

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Le projet: traversée des Pyrénées à ski en solo et sans assistance, de l’Orhy au Canigou.

Liste d'équipement

J0: Bordeaux, chaussures de ski au pied, direction l’arrêt de bus. En plus de l’air malin, un mauvais pressentiment, demi-tour, prendre une paire de basket (des minimalistes). Arrivée à St Jean Pied de Port à 16h30. Skis, chaussures et 10 jours de nourriture sur le dos, lourd. Direction le GR10, petite route puis chemin dans les vallons du pays Basque. De nuit, les lumières d’Estérençuby en contre bas, dodo sous le porche de l’église. 3h de portage fatiguant.

J1: Encore 4h à porter le tout pour finalement chausser (enfin) les skis sous l’Occabe, remonter au mieux dans les bois jusqu’au Cayolar d’Uthurcharra, direction port de Larrau, passage sous l’Orhy, beaucoup de restes de coulées, assez grand détour, mieux vaudrait passer au sommet, longue journée sans vraiment de descentes sympas, bivouac sous le tunnel.

J2: A toute crête sur la HRP jusqu’au port de la Pista: impressionnant, la vue sur le sommet en face est à couper le souffle (Belhay ?). Fatigué par un mal de pied lancinant je ne le prends même pas en photo.. D’ailleurs, le passage sous le Chardekagagna puis la remontée au col derrière parait bien abrupte, finalement cela passe très bien, seul le couloir glacé est monté doucement en piolet crampon (casse de la patte arrière de l’un des deux). La descente au refuge de Belagua me fait traverser une mer de nuage compacte, le GPS me sort de là, arrêt à la petite cabane, séchage des affaires au soleil couchant, chaussons trempés.

J3: Coup de fil hier soir à Yann, la météo tourne au mauvais, un seul jour de beau, obligation de prendre la direction du col d’Anaye, le passage par l’Astazou / Table des Trois Rois serait trop long dans ce secteur inconnu pour moi (déjà eu le coup lors de la HRP estivale).

La vallée est toujours aussi encombrée, je m’en sort un peu mieux qu’en été en restant le plus possible sur le flanc nord. Les traces d’isards comme seul guide. Loooong. Descente agréable, enfin quelques virages possibles mais le mal au pied devient infernal. A la cabane d’Anaye, je jette mes skis, mon sac, je pousse la porte et vire mes pompes dans la foulée, je reste anesthésié sur le canapé, rarement eu autant de douleur. Le temps de récupérer, je regarde la carte, j’essaye de marcher, ok, je dois dormir là. Problème de pied plus sévère qu’imaginé, il gonfle d’heure en heure.

J4: Ouverture des volets dans les nuages, la météo s’est bien dégradée comme prévu. Descente à Lescun rigolote dans des bois puis sur un chemin abrupt où je m’enfonce parfois jusqu’à la taille. Séchage des affaires dans l’église, il pleut dehors. Carte étalée, prévisions météo récupérées, 2h à réfléchir à la suite de ce projet. Avec un crampon inutilisable, un pied en vrac, une météo moche sur les 9 prochains jours, une humidité des chaussons permanente, cela semble compliqué de continuer. Bus et train, retour à Bordeaux.

Le jeu de la montagne, report à l’hiver prochain, cela permettra d’emmagasiner encore un peu d’expérience et de trouver des solutions aux problèmes rencontrés (humidité des chaussures de ski en particulier, difficile à conjuguer avec le bivouac sur plusieurs jours).

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