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Récit de 8 jours d’alpinisme dans le massif des Ecrins
Nous sommes partis avec Yann de Bordeaux vendredi 10 août au soir direction Lyon pour récupérer le troisième, Guillaume.
Nous dormons quelques heures chez lui et nous partons tôt le matin. Nous avons déjà quelques idées sur les sommets que nous aimerions faire dans ce parc mais aucun programme établi.
Finalement nous nous dirigeons vers le parking du chalet du Gioberney en Valgaudemar (1650 m) pour commencer notre semaine avec un sommet facile : les Rouies, 3589m, coté PD- (sommet facile, avec glacier peu crevassé).
Le but est également de dormir haut pour débuter notre acclimatation à l’altitude car nous avons un petit projet en tête 🙂
Guillaume a un petit problème avec son bandana qui déteint…
La montée est rapide et nous nous retrouvons rapidement sous le glacier, la pente est un peu raide par endroit mais la montée est aisée crampons aux pieds.
Vu sur le Sirac au loin, la pente d’où nous venons et le sommet qui se découvre derrière son glacier.
Nous passons alternativement sur rocher et neige dure et nous trouvons un endroit parfait pour le bivouac à 3200m sur le glacier pres d’une crête.
Guillaume et Yann dorment ensemble dans le tipi double parois de ce dernier. De mon coté, je dors dans un abri non fermé.
Nous sommes arrivés tôt et nous en profitons pour revoir les manips de corde après manger : encordement, mouflage, remontée sur corde…
Bonne nuit pour tout le monde, pas de mal de tête, bon signe pour la suite.
La montée au sommet est aisée, une seule belle crevasse à enjamber et la rimaye à passer.
La vue depuis le sommet à 3589m:
En descendant nous partons un peu hors sentier pour rejoindre un lac vu du haut. Arrivés à son niveau, il ne nous faut que quelques secondes pour nous mettre à l’eau : elle est incroyablement chaude !
Apres quelques longueurs dans l’eau nous regagnons la voiture. 2 heures de route pour rejoindre Villar d’Arêne. Nous voulons continuer à dormir en altitude et nous nous dirigeons vers le col du Galibier (2600m). Arrivés en haut nous pouvons voir le sommet que nous voudrions faire le lendemain : la Meije Orientale, 3891m.
Nous mangeons 100m en dessous du col, Yann a amené une conserve de canard à déguster tel quel posée sur le réchaud ! Accompagnée de purée, nous nous régalons.
On continue à réviser les manœuvres de corde. La voiture fait office de personne inconsciente et nous arrivons à la bouger avec un mouflage adapté, dommage que ce ne soit pas aussi simple sur le terrain…
Je laisse Yann et Guillaume allés planter leur abri tandis que je m’installe dans ma voiture.
Le lendemain nous repartons avant que le soleil ne se lève pour faire les sacs au parking du Pied du Col (1662m). Nous voulons dormir à coté du refuge de l’aigle à 3400m. Les premiers 1200D+ sont de la rando aisée alors que les 600D+ suivant sont plus proche de l’alpinisme facile. La crête n’est pas trop difficile mais nous nous encordons tout de même. S’en suit une via ferrata (vire Amieux) pour atteindre le glacier d’où nous rejoignons le refuge.
Contrairement au glacier des Rouies nous devons faire un peu plus de terrassement sous le regard sûrement amusé des personnes qui dorment au refuge.
Vue depuis notre bivouac sur les sommets de la Meije.
Nous partons à la frontale le lendemain et nous sommes les seconds devant la première difficulté de l’itinéraire : une pente à un peu plus de 45°. Normalement la cotation est PD mais cette pente au lieu d’être en neige est en glace et les choses sont différentes.
Après un relais sur broche pour passer nous continuons l’ascension en alternant passage glacé et passage sur rocher aux pas d’escalade assez simples.
L’altitude met à mal notre cardio mais la vue sur l’impressionnant « Doigt de Dieu » depuis le sommet (3891m) vaut le détour !
Un guide présent nous prend en photo et comme les autres personnes que nous croisons, il nous demande si nous sommes les trois qui ont bivouaqué en bas du refuge… 🙂
La descente s’avère un peu plus compliquée et nous mettons pas mal de temps.
Nous reprenons les affaires laissées à notre aire de bivouac et descendons au pas de course à la voiture.
Après avoir acheté notre récompense à base de Coca et de yaourt bien frais, la carte nous indique un autre col où nous pourrions bivouaquer: le col du Granon à 2400m. Ambiance glauque au milieu des baraquements militaires déserts.
Le parking immense au sommet ne nous inspire guère et nous choisissons la bergerie croisée 100m plus bas pour le bivouac. Les tables de pique-nique devant auront pesé lourd dans la balance.
Après un autre festin à base de cassoulet au canard du Sud-Ouest je réitère l’option de facilité et dors dans ma voiture !
Guillaume a des obligations et nous le ramenons à la gare de Briançon le lendemain matin.
Nous avons prévu avec Yann de rester en autonomie jusqu’à la fin de notre séjour en montagne et partons donc faire des courses (nous recommandons au passage les toilettes du supermarché de la ZAC sud pour leur propreté et leur eau chaude propice à une douche improvisée !).
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