Rassemblement de randonneurs légers prévu pour le nouvel an au refuge de Campana de Cloutou. Pour se mettre en jambe, nous partons avec Olivier quelques jours avant dans le Néouvielle avec l’idée de gravir plusieurs 3000 en effectuant une petite traversée de ce massif de Gèdre à Barèges. Le manque de neige nous fait abandonner les skis et nous hésitons même à prendre les raquettes.
La montée dans la vallée de Campbieil est assez longue (environ 2100 D+ à faire) mais le cheminement est absolument évident jusqu’à l’arête de Lentilla. Nous préférons passer par la langue de neige à sa gauche, nous finissons à la tombée de la nuit mais toujours sans lieu de bivouac défini. En continuant la crête vers le Campbieil SSW, une aire de neige à peu près plate se dégage, bivouac.
Fatigués, nous creusons vaguement un creux d’accumulation pour se protéger du vent et poser les sacs de couchage sans monter l’abri. Nous manquons d’eau depuis plusieurs heures mais la fonte se fait mal, le réchaud est à la peine malgré les protections placées autour. On se couche, le vent se lève, je me recroqueville, une seule narine dehors mais de la neige continue de s’infiltrer sans que je détermine comment. J’ai mon sursac, je peux bien me faire enfouir, c’est pas bien grave, je veux juste dormir…
Olivier: « faudrait pas monter l’abri là ? » rire étouffé par le sac de couchage puis: « tu rigoles ? » Le pire c’est que je sais qu’il a raison.. Je hais sortir de mes plumes ! Je me redresse, allume la frontale, la neige a déjà tout envahi, des affaires commencent à disparaitre. On monte son tarp par dessus notre trou, l’ancrage n’est pas évident et difficile de colmater les trous d’entrée. Je ferme toutes les écoutilles du sursac, de la capuche, puis descend au fond de l’abri tout au long de la nuit pour fuir la neige qui s’accumule sur mon oreiller.. Je finis collé contre le sac de couchage d’Olivier qui m’offre une bonne protection… Moi j’ai bien dormi, lui, moins 😀
Le lendemain, nous faisons l’aller-retour au Campbieil (3173m) et constatons que les chaussures d’Olivier sont trop souples pour offrir un planté de crampon sécurisant: les pointes avant se redressent et l’accroche dans les pentes un peu prononcées est vraiment médiocre. Nous abandonnons l’idée de la crête permettant l’enchainement Maou, Badet, Pic Long, Maubic et partons rejoindre le refuge Packe au plus court par le col des Pêcheurs. Nous passons une petite heure dans les nuages pendant que nous arpentons le pierrier avant le col. Assez chiant avec la neige qui rend les trous invisibles et les pierres glissantes. Passé le col et les deux lacs, l’ascension sur le flanc enneigé raide se révèle casse-gueule.
Au refuge, séchage des affaires bien humides et cuisine au gel hydro-alcoolique: cartouche de gaz moyenne épuisée au bivouac précédent.. Descente à Barège via le refuge de la Glère.
S’en suit le réveillon au refuge de Campana de Clouton, un résumé sur le forum.
Puis une dernière excursion avec un petit groupe de mul au Cotiella (2912m) effectuée depuis le col de Santa Isabel (à refaire, j’effectuerai la boucle imaginée par Philippe Queinnec). Beaucoup de brouillard au début rendant le cheminement complexe, le GPS est peu utile pour éviter les divers trous et failles invisibles sur le fond de carte. La vue depuis ce sommet excentré de la chaine est surprenante, nommer les sommets alentours n’a pas été évident !
Néouvielle:
Campana de Cloutou:
Cotiella: