Liste d'équipement
Grosse bavante ! Des sommets un peu trop espacés, des vallées un peu trop basses, des pierriers un peu trop longs et du cagnard à profusion !
Départ à 17h30 de Bordeaux avec Samuel, direction Genos, il en existe deux à une grosse vallée d’intervalle, on opte pour le mauvais, on gagne une visite au col de Peyresourde et 30 minutes de marche de plus de nuit vu que l’on part si tôt arrivé au Pont du Prat. Notre ambitieux programme a une durée inconnue donc nous agissons avec le doute et mettons toutes les chances de notre coté. Cela inclut de marcher de nuit à flanc de canyon (très beau au demeurant avec le plafond étoilé) et de repousser le bivouac bien après le passage au refuge de la Soula. La raison invoquée est le torrent trop bruyant pour dormir à coté mais au final, c’est surtout l’idée de faire le plus distance possible ce soir ! Minuit passé, ce même torrent doit finalement être traversé, une broutille, suffit de sauter de pierre en pierre comme d’hab. C’est tout surpris que nous ne parvenons pas à les trouver malgré des allers-retours sur la berge assez loin et haut. A force d’essais, j’ai le caleçon frais, le problème ne vient même plus du fait d’être trempé mais de passer sans se faire emporter.
1h du mat, arrivée à la cabane du plat de Caseneuve, personne, des fils à linge accueillent nos pantalons, la table mon matelas et mon sac de couchage.
Réveil à 6h, départ dans la brume du vallon d’Aygues Tortes pour atteindre le col supérieur du même nom. Lors d’une précédente balade, j’avais fait demi-tour ici en raison du mauvais temps, j’avais pris le temps de visualiser la voie et c’est assez confiant que l’on se dirige droit vers le mur de l’arête est du Sabre. Mauvais rocher, empilement d’assiette de pierre sur petit gravier croulant, un plaisir. L’itinéraire: remonter au plus simple vers le haut de l’arête jusqu’au sommet. La jonction avec le Grand Bachimale (ou Pic Schrader) est aisée. Sa descente coté nord est plus compliquée, le rocher est toujours en piteux état, nous tirons un rappel de 25m légèrement à l’est, 2m sous le sommet. Des espagnols sont passés plus à l’ouest sans matériel mais au vue des cris et des chutes de pierre que nous avons entendu, pas sur que nous ayons fait le mauvais choix. Nous arrivons en même temps au pied de la pointe Ledormeur.
La suite de l’arête ne présente aucunes difficultés, passage à la Pointe de l’Ibon, au Petit Bachimale, au Pic Marcos Feliu et pause à l’Abeillé.
L’arête menant au Pic du Port de la Pez est plus joueuse, gros gendarmes à esquiver, mais toujours sans réels difficultés. Seconde pause au Pic de la Pez. Sur le papier, nous comptons rejoindre le Bacou par l’arête de la Pez puis enchainer par l’arête Guerreys. La fatigue aidant, nous les trouvons finalement bien longues et effilées, on opte pour l’option marche et gros dénivelé: descente dans la vallée de Chistau pour remonter au Batoua par le flanc est.
On a laissé le plan B à la voiture, de mémoire, faut remonter droit dans la pente sous le Batoua NE, enfin, quelque chose comme ça. Pente herbeuse puis rocher, deux trois incertitudes et aucun cairn, mais ça passe. On se retrouve à un col au nord du Batoua NE, bloqué par un genre de pic (le Guerreys ?). Nous le contournons par le bas. L’accès au Batoua semble maintenant évident, 19h, on peut enfin poser le bivouac, 19h30 je m’endors.
Réveil à 21h30: l’impression d’avoir fait une sieste trop longue au mauvais moment. Réveil à minuit: ciel étoilé parfaitement dégagé. Réveil à 3h: des nuages partout. Réveil à 6h: grand beau.
De loin, le Batoua semble bien raide, une fois dedans, à part deux trois passages un peu délicats sur l’arête NE, cela va bien, un accès plus simple existe au SE. Nous enchainons les trois puis descendons au Pic Cauarère. On cherche à rejoindre le col se trouvant au nord ouest, mais nous partons trop au sud, belle balade dans un pierrier merdique. Retour à un semblant de col et descente vers Fredançon le long du ruisseau de Batoua. Aucun cairn, on dégringole droit dedans avant de longer le flanc E du pic de Liracou sur les traces des Isards. A la limite des arbres, une sente et une cabane.
Arrivée en bas (vers 1500m, cortail de Peguere), on remonte dans la vallée en face pour rejoindre le col Lustou. Une avalanche a fait disparaitre le début du chemin, facile à retrouver un peu plus haut.
Sentes sur pentes herbeuses puis pierriers, le tout sous un soleil de plomb, un litre d’eau ingurgité à chaque ruisseau croisé. L’arête jusqu’au Lustou est aisée, bivouac possible juste avant le sommet. Descente par le pierrier nord jusqu’au premier col, 3 cheminées, on opte pour celle de droite (la plus au sud), elle est équipée de plusieurs pitons, cela tombe bien c’est un peu raide pour desescalader confortablement, rappel sans difficultés. Vue du bas, les deux autres cheminées semblent plus adaptées à une descente sans matériel.
Petit névé et descente presque tout droit (ne pas s’éloigner vers le nord). Vers la fin, il est important de rester au plus proche du torrent qui coule à droite, c’est le seul endroit où il est possible de descendre par de l’herbe en pente raide, ailleurs, ce sont des barres rocheuses.
Retour au Pont de Prat sur un chemin enfin cairné !
Sommets:
Pointe du Sabre (3136m)
Grand Bachimale ou Pic Schrader (3177m)
Pointe Ledormeur (3120m)
Pointe de l’Ibon (3100m)
Petit Bachimale (3061m)
Pic Marcos Feliu (3057m)
Abeillé (3029m)
Pic de la Pez (3024m)
Pic du Port de la Pez (3018m)
Batoua NE (3032m)
Batoua Central (3028m)
Batoua (3034m)
Lustou (3023m)
Les moments chiants:
-la montée au Sabre en rocher pourri
-la descente du pierrier des sommets de la Pez
-la descente du pierrier sous les Batoua
Lien pour la descente du Lustou: http://www.camptocamp.org/routes/219116/fr/pic-de-lustou-par-le-port-de-la-pez